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Christelle Ouvrard, l'école d'une femme
Christelle Ouvrard, la lernejo de virino

Christelle Ouvrard, l'école d'une femme

Phénomène 'Star Ac' oblige, les écoles de chants et de théâtres ne désemplissent pas de candidats à la gloire et à la vie d'artiste. La réalité est toute autre. Le talent, ça ne se commande pas. Rencontre avec une jeune comédienne qui monte.

Christelle Ouvrard, c'est d'abord un joli petit minois, des yeux qui pétillent et un sourire immense qui croque la vie à pleines dents. Et elle a bien raison. La route est longue et semée d'embûches, mais elle y croit et on a envie d'y croire à cette jeune comédienne de vingt-six ans. "Vingt-six ans ? Ne le dites surtout pas", lui répètent les directeurs de casting. "On vous en donne cinq ou six de moins et ce n'est pas plus mal, on vous proposera sûrement plus de rôles grâce à ça !"

Sekve de la fenomeno 'Star Ac', la kant- kaj teatr-lernejoj ne malpleniĝas je gekandidatoj al gloro kaj artista vivo. La realaĵo estas tute alia. La talenton ne eblas mendi. Renkontiĝo kun famiĝanta aktorino.

Christelle Ouvrard, unue estas beleta vizaĝeto, akre brilantaj okuloj kaj grandega rideto, kiu englutas la vivon tutbuŝe. Kaj ŝi plene pravas. La vojo estas longa kaj plena je malhelpoj, sed ŝi kredas je sukceso kaj oni volas kredi je tiu dudeksesjaraĝa aktorino. "Dudek ses jaroj ? Tion nepre ne diru" ripetadas la rolul-elektantoj. "Vi aspektas kvin aŭ ses jarojn pli juna, kaj ne estas pli malbone, oni certe proponos al vi pli da roloj dank'al tio!"

Quelle chance ! Car s'il est une chose qui poursuit Christelle c'est la chance. "La chance d'avoir des parents formidables" d'abord. Un papa qui la comprend entièrement et la soutient constamment. Une maman présente aussi, même si elle n'a de cesse de lui demander quand est-ce qu'elle aura une situation plus stable. "Mais c'est normal, c'est une mère, et toutes les mères sont ainsi avec leurs enfants". Comprendre une telle vocation dans une famille où études et diplômes ont de l'importance et qui ne compte aucun comédien, ce n'est pas forcément gagné. Mais finalement, si elle est heureuse et que la vie lui sourit, on est content pour elle. "Mes amis ne connaissent pas du tout ce métier. Si je décroche une figuration, ils sont très enthousiastes. Ce n'est rien une figuration, mais ils sont contents pour moi. C'est mignon !"

Kia ŝanco! Kaj se io persekutas je Christelle, ja estas ŝanco. "ŝanco havi mirindajn gepatrojn" unue. Paĉjo, kiu tute komprenas ŝin kaj konstante subtenas ŝin. Panjo ankaŭ proksima, eĉ se ŝi daŭre demandadas, kiam ŝi havos pli firman postenon. "Sed estas normale, estas patrino, kaj ĉiuj patrinoj estas tiaj kun siaj infanoj". Kompreni tian profesian emon en familio, kie studoj kaj diplomoj gravas, kaj kiu enhavas neniun aktoron, ne estas nepre facile. Sed fine, se ŝi estas feliĉa kaj vivo ridetas al ŝi, oni kontentas je ŝia nomo. "Miaj amikoj tute ne konas tiun profesion. Se oni min akceptas por silenta rolo, ili estas tre entuziasmaj. Estas nur silenta rolo, sed ili kontentas je mia nomo. Estas belete!"

Puis la chance se mêle au hasard, quand en septembre 2002, elle décroche son premier rôle professionnel. Thomas le Douarec, le metteur en scène fou qui a réussi à mettre en scène le Cid version flamenco, la choisit pour sa pièce "1+1=2" au Vingtième théâtre de Paris. Elle y interprète Lucie, une gamine fauchée, idéaliste et rêvant du grand amour dans un spectacle mêlant chant et danse. À la fin de la première, lorsque Lucie redevient Christelle, la jeune comédienne se dit : "C'est ça mon métier, c'est ce que je veux faire".

Kaj ŝanco miksiĝas kun hazardo kiam, en septembro 2002, ŝi ricevas sian unuan profesian rolon. Thomas le Douarec, la freneza reĝisoro, kiu sukcesis surscenigi la Cid en flamenka versio, elektas ŝin por sia teatraĵ o "1+1=2" en Vingtième théâtre de Parizo. ŝi ludas Lucie, senmonan knabinon, idealeman, kiu revas pri granda amo en spektaklo, kiu miksas kanton kaj dancon. Je la fino de la unua vespero, kiam Lucie reiĝas Christelle, la juna aktorino diras al si: "Tio estas mia profesio, tion mi volas fari".

"Vivre mille choses"

"Je veux vivre mille choses. Mais dans une seule vie c'est impossible. Il n'y a que le métier de comédien qui propose ça." Petite, dans les cours de danse, elle rêvait plus volontiers d'être médecin. En attendant de soigner les gens, elle soignait donc son expression en dansant. "Tu as le visage plein d'expressions lorsque tu danses", lui répétaient ses professeurs. Le talent, ça ne trompe personne.

"Vivi mil aferojn"

"Mi volas vivi mil aferojn. Sed en unu vivo ne eblas. Nur la profesio de aktoro proponas tion". Kiam ŝi estis malgranda, en la danckursoj, ŝi pli bonvole revis pri iĝi kuracisto. Antaŭ ol flegi la homojn, ŝi do flegis sian esprimon dancante. "Via vizaĝo plenas je esprimoj, kiam vi dancas", ŝiaj instruistoj ripetadis. Talento trompas neniun.

Après ses études, l'envie de théâtre lui revient et elle s'inscrit aussitôt au conservatoire du dixième arrondissement de Paris. Elle le quitte deux ans plus tard pour le célèbre cours Florent. Une expérience d'un an, mitigée toutefois. "J'y ai réellement découvert et appris le théâtre, ses techniques, mais je regrette le côté "tout image" et pédant. Je n'en garde que le meilleur : le théâtre".

Post ŝiaj studoj, deziro al teatro revenas kaj ŝi enskribiĝas en la konservatorion de la deka distrikto de Parizo. Ŝi forlasas ĝin post du jaroj kaj eniras la faman Florent-kurson. Unujara sperto, tamen duonbona. "Mi tie vere malkovris kaj lernis teatron, ties teknikojn, sed mi bedaŭras la "nurŝajnigantan" kaj pedantan flankon. Mi konservas nur la plej bonan: teatron".

"Sauter en parachute et entrer sur scène, c'est la même chose"

Comédienne curieuse de tout, elle ajoute à sa formation d'autres disciplines. La danse, beaucoup de danse, classique, rock ou de salon, mais aussi le parachutisme. "Sauter en parachute et entrer sur scène, c'est la même chose : tu meurs de trouille avant d'y aller mais tu as une envie intense de ressentir l'émotion que cela procure".

"Salti per paraŝuto kaj iri sur scenejon, estas same"

Aktorino scivolema pri ĉio, ŝi aldonas al sia instruo aliajn fakojn. Dancon, multe da danco, klasikan, rokan, aŭ salonan, sed ankaŭ paraŝutadon. "Salti per paraŝuto kaj iri sur scenejon, estas same: vi mortas pro timo antaŭ ol iri sed vi havas intensan deziron senti la emocion, kiun tio havigas".

Décidée, ferme, elle va de castings en castings. Des bons rôles et des moins bons. Elle ne s'arrêtera pas là. Les périodes de désespoir, elle ne connaît pas, tout au plus des moments de doute quelquefois. "Je sais que j'ai une étoile qui brille au fond de moi et je n'ai pas envie qu'elle s'éteigne." Tous les rôles sont bons à prendre pour elle. "C'est sûr, on ne va pas me confier des rôles de femmes fatales, ça ne me correspond pas vraiment, mais tout m'intéresse. Je veux essayer les gentilles ou les naïves comme les pestes".

Virgile Dhenneveux

Decidoplena, firma, ŝi iras de rolul-elekto al rolul-elekto. Bonaj roloj kaj malpli bonaj. Ŝi ne haltos tie. Tempojn de malespero ŝi ne konas, nur momentojn de dubo foje. "Mi scias, ke mi havas stelon brilantan ene de mi, kaj mi ne volas ke ĝi estingiĝu". Ĉiuj roloj por ŝi estas akceptindaj. "Certe oni ne donos al mi rolojn de fatalaj virinoj, tio ne vere respondas al mi, sed ĉio interesas min. Mi volas provi la dolĉajn kaj la naivajn, same kiel la malicetajn".

Virgile Dhenneveux
Tradukis Emmanuel Villalta

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