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La chute de la Maison Usher (Partie 7)
La falo de la Uŝero-Domo (Parto 7)

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Et alors, après un laps de quelques jours pleins du chagrin le plus amer, il s'opéra un changement visible dans les symptômes de la maladie morale de mon ami. Ses manières ordinaires avaient disparu. Ses occupations habituelles étaient négligées, oubliées. Il errait de chambre en chambre d'un pas précipité, inégal et sans but. La pâleur de sa physionomie avait revêtu une couleur peut-être encore plus spectrale ; - mais la propriété lumineuse de son œil avait entièrement disparu. Je n'entendais plus ce ton de voix âpre qu'il prenait autrefois à l'occasion ; et un tremblement qu'on eût dit causé par une extrême terreur caractérisait habituellement sa prononciation. Il m'arrivait quelquefois, en vérité, de me figurer que son esprit, incessamment agité, était travaillé par quelque suffocant secret et qu'il ne pouvait trouver le courage nécessaire pour le révéler. D'autres fois, j'étais obligé de conclure simplement aux bizarreries inexplicables de la folie ; car je le voyais regardant dans le vide pendant de longues heures, dans l'attitude de la plus profonde attention, comme s'il écoutait un bruit imaginaire. Il ne faut pas s'étonner que son état m'effrayât, - qu'il m'infectât même. Je sentais se glisser en moi, par une gradation lente mais sûre, l'étrange influence de ses superstitions fantastiques et contagieuses.

Kaj nun, post kelkaj tagoj de amara lamentado, videbla ŝanĝiĝo agis sur la trajtojn de la mensa malsano de mia amiko. Lia kutima maniero malaperis. Siajn ordinarajn okupojn li malatentis aŭ forgesis. Li vagiradis de ĉambro al ĉambro kun hasta, malkonstanta kaj sencela paŝo. La paleco de lia vizaĝo alprenis, se tiaĵo eblas, pli makabran koloron - sed la lumeco de liaj okuloj nepre estingiĝintis. La antaŭe malofta raŭketeco de lia voĉo ne plu aŭdiĝis; kaj tremega vibradeto, kvazaŭ kaŭzite de nepra teruro, karakterizis seninterrompe lian eldiradon. Estis momentoj, efektive, kiam mi pensis ke lia senĉese agitata menso baraktas sub la pezo de iu premega sekreto por malkovri kiun li penadas naskigi la bezonatan kuraĝon. Alifoje mi devis konkludi ke ĉio nur fontas el la malklarigeblaj kapricoj de la frenezio, ĉar mi vidis lin spektadi malplenejojn dum horoj, en pozo de la plej profunda atento, kvazaŭ aŭskultante iun imagan sonon. Malmirinde estas ke lia kondiĉo min teruris - min infektis. Mi sentis supervenketi min, ŝtelpaŝe sed konstantaritme, la sovaĝajn influojn de liaj personaj fantaziaj tamen imponegaj superstiĉoj.

Ce fut particulièrement une nuit, - la septième ou la huitième depuis que nous avions déposé lady Madeline dans le caveau, - fort tard, avant de me mettre au lit, que j'éprouvai toute la puissance de ces sensations. Le sommeil ne voulait pas approcher de ma couche ; - les heures, une à une, tombaient, tombaient toujours. Je m'efforçai de raisonner l'agitation nerveuse qui me dominait. J'essayai de me persuader que je devais ce que j'éprouvais, en partie, sinon absolument, à l'influence prestigieuse du mélancolique ameublement de la chambre, - des sombres draperies déchirées, qui, tourmentées par le souffle d'un orage naissant, vacillaient çà et là sur les murs, comme par accès, et bruissaient douloureusement autour des ornements du lit. Mais mes efforts furent vains. Une insurmontable terreur pénétra graduellement tout mon être ; et à la longue une angoisse sans motif, un vrai cauchemar, vint s'asseoir sur mon cœur. Je respirai violemment, je fis un effort, je parvins à le secouer ; et, me soulevant sur les oreillers et plongeant ardemment mon regard dans l'épaisse obscurité de la chambre, je prêtai l'oreille - je ne saurais dire pourquoi, si ce n'est que j'y fus poussé par une force instinctive, - à certains sons bas et vagues qui partaient je ne sais d'où, et qui m'arrivaient à de longs intervalles, à travers les accalmies de la tempête. Dominé par une sensation intense d'horreur, inexplicable et intolérable, je mis mes habits à la hâte, - car je sentais que je ne pourrais pas dormir de la nuit, - et je m'efforçai, en marchant çà et là à grands pas dans la chambre, de sortir de l'état déplorable dans lequel j'étais tombé.

Estis precipe, kiam mi enlitiĝis malfruhore en la nokto de la sep-oka tago post kiam ni deponis Damon Madelinon en la karceron, ke mi spertis la plenan potencon de tiaj sentoj. La dormo malkonsentis alproksimiĝi mian liton - dum pli kaj pli forlantis la horoj. Mi penadis nuligi per logika rezonado la nervozecon kiu min regis. Mi strebis kredi ke pri granda parto, se ne pri la tutaĵo de tio kion mi sentis, respondecas la mistifika influo de la morna meblaro de la ĉambro - la malhelaj kaj ĉifonigitaj drapaĵoj kiuj, torture ekvigligite far la spirado de leviĝanta ŝtormo, ŝanceliĝis maltrankvile tien kaj reen sur la muroj kaj susuris malcerte inter la ornamaĵoj de la lito. Sed miaj klopodoj vanis. Malbridebla tremado invadis iom post iom mian korpon; kaj, finfine, sur mian koron mem sidiĝis inkubo de nepre senkiala timo. Forskuante tion per anhelo kaj luktogesto, mi min levis sur la kusenoj kaj, sincerege fiksrigardante la intensan malhelon de la ĉambro, aŭskultis - mi malscias la kialon, sed instinkta spirito min instigis - kelkajn mallaŭtajn kaj malklarajn sonojn devenantajn, tra la paŭzoj de la ŝtormo, kaj je longaj intertempoj, mi malsciis de kie. Supervenkite de intensa sento de hororo, neklarigebla kaj netolerebla, ĵethaste mi vestiĝis (ĉar mi pensis ne plu povi dormi dum la nokto) kaj strebis min eligi el la lamentinda kondiĉo en kiun mi falintis, per rapida ĉirkaŭpromenado, tien kaj reen , en la ĉambraro.

J'avais à peine fait ainsi quelques tours, quand un pas léger sur un escalier voisin arrêta mon attention. Je reconnus bientôt que c'était le pas d'Usher. Une seconde après, il frappa doucement à ma porte, et entra, une lampe à la main. Sa physionomie était, comme d'habitude, d'une pâleur cadavéreuse, - mais il y avait en outre dans ses yeux je ne sais quelle hilarité insensée, - et dans toutes ses manières une espèce d'hystérie évidemment contenue. Son air m'épouvanta : - mais tout était préférable à la solitude que j'avais endurée si longtemps, et j'accueillis sa présence comme un soulagement.

- Et vous n'avez pas vu cela ? - dit-il brusquement, après quelques minutes de silence et après avoir promené autour de lui un regard fixe, - vous n'avez donc pas vu cela ? - Mais attendez ! vous le verrez ! - Tout en parlant ainsi, et ayant soigneusement abrité sa lampe, il se précipita vers une des fenêtres, et l'ouvrit toute grande à la tempête.

Mi plenumis nur kelkajn ĉirkaŭiradojn en tiu maniero kiam malpeza paŝsono sur najbara ŝtuparo min atentigis. Baldaŭ mi ĝin rekonis kiel tiun de Uŝero. La sekvintan momenton li frapsonis, kun delikata tuŝo, ĉe mia pordo kaj eniris, portante lampon. Lia vizaĝo estis, kiel kutime, kadavre pala - sed aldone enestis lian rigardon speco de freneza ĝojego - en lia tuta konduto vidiĝis speco de verŝajne retenita histerio. Lia maniero min konsternegis - sed io ajn prefereblis al la soleco kiun mi tolerintis dum tiom longa tempo, kaj mi eĉ antaŭĝuis lian kuneston kiel konsolon.

"Kaj ĉu vi ĝin ne vidis?", li diris abrupte, ĉirkaŭrigardinte fikse en silento dum kelkaj momentoj - "ĉu tial vi ne vidis ĝin? - nu, atendu! ĝin vi ja vidos." Tiel parolinte, kaj zorge ŝirminte sian lampon, li hastis al unu el la fenestroklapoj kaj ĵetgeste malfermis ĝin libere antaŭ la ŝtormo.

L'impétueuse furie de la rafale nous enleva presque du sol. C'était vraiment une nuit d'orage affreusement belle, une nuit unique et étrange dans son horreur et sa beauté. Un tourbillon s'était probablement concentré dans notre voisinage; car il y avait des changements fréquents et violents dans la direction du vent, et l'excessive densité des nuages, maintenant descendus si bas qu'ils pesaient presque sur les tourelles du château, ne nous empêchait pas d'apprécier la vélocité vivante avec laquelle ils accouraient l'un contre l'autre de tous les points de l'horizon, au lieu de se perdre dans l'espace. Leur excessive densité ne nous empêchait pas de voir ce phénomène ; pourtant nous n'apercevions pas un brin de lune ni d'étoiles, et aucun éclair ne projetait sa lueur. Mais les surfaces inférieures de ces vastes masses de vapeurs cahotées, aussi bien que tous les objets terrestres situés dans notre étroit horizon, réfléchissaient la clarté surnaturelle d'une exhalaison gazeuse qui pesait sur la maison et l'enveloppait dans un linceul presque lumineux et distinctement visible.

Edgar Allan Poe
Traduit par Charles Baudelaire

La impeta kolerego de la eniranta vento preskaŭ nin levis de sur la piedoj. Temis, efektive, pri ŝtorma tamen severe bela nokto, nokto sovaĝe aparta pro sia teruro kaj sia beleco. Verŝajne kirlventego kunamasigintis sian potencon en nia ĉirkaŭejo; ĉar okazis oftaj kaj fortegaj ŝanĝiĝoj de la blovdirekto de la vento; kaj la preterkutima denseco de la nuboj (kiuj pendis tiel malsupre ke ili premis la turetojn de la domo) ne malhelpis nin percepti la vivecan viglecon je kiuj ili flugis de ĉiuj punktoj unuj kontraŭ la aliajn, sen foriri en la distancon. Mi diras ke eĉ ilia preterkutima denseco ne malhelpis nin percepti tion - tamen ni ĝuis nenian ekvidon pri la luno aŭ la steloj - nek okazis iu ajn ekbrilo de fulmo. Sed la subaj surfacoj de la enormaj kunamasoj de agitita vaporo, aldone al ĉiuj surteraj objektoj nin proksime ĉirkaŭantaj, ardis en la kontraŭnatura lumo de malklare scintila kaj klare videbla gasa elspiraĵo kiu ĉirkaŭpendis kaj vualis la domegon.

Edgar Allan Poe
Tradukis Edwin Grobe
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