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Couleur café !
Kafo-kolore!

Le café est aujourd'hui un véritable phénomène social. Entre distributeur de boissons et bistrot du coin, le petit noir réunit chaque jour plusieurs millions de fidèles. Aux origines encore énigmatiques, son mystère reste entier et a de quoi énerver. L'histoire d'un petit noir parti à la conquête du monde.

Du petit déjeuner à la pause de dix heures, le café est une étape incontournable de la vie quotidienne et un véritable phénomène social. Impossible en effet de ne pas trouver au fond d'un bureau ou dans les couloirs d'une fac une machine à café. Ce petit métronome noir est aussi mystérieux qu'énigmatique. Si on sait que les Vénitiens sont les premiers à en avoir importé des récoltes, on ignore encore où il a été découvert. Vient-il de Perse, d'Afrique ou d'ailleurs ? On en a bien une vague idée, mais entre Éthiopie et Yémen, on hésite encore. Ce sont en tout cas de ces terres ensoleillées que nous viennent ses plus belles légendes.

Kafo estas hodiaŭ vera socia fenomeno. De trinkaĵ-aŭtomato al stratangula drinkejo, ĝi kunigas ĉiutage plurajn milionojn da fideluloj. Pro ĝiaj ankoraŭ enigmaj devenoj, ne mankas kialoj por nervoziĝi. Historio de eta nigrolikvaĵo, kiu ekkonkeras la mondon.

De la matenmanĝo ĝis la paŭzo de la deka horo, la kafo estas neevitebla etapo de la ĉiutaga vivo kaj vera socia fenomeno. Ja neeblas ne trovi funde de oficejo aŭ en la koridoroj de fakultato kafmaŝinon. Tiu eta nigra metronomo estas tiom mistera, kiom enigma. Kvankam oni scias, ke Venecianoj estas la unuaj importintoj de kaf-rikoltaĵoj, oni plu ne scias, kie ĝi estis malkovrita. Ĉu ĝi devenas de Persio, de Afriko aŭ de alia loko? Oni pri tio ja havas pli-malpli precizan ideon, sed inter Etiopio kaj Jemeno, oni plu hezitas. Tamen certe el tiuj sunplenaj regionoj al ni venis ĝiaj plej belaj legendoj.

Le petit noir

La plus célèbre est celle du berger arabe Kaldi. S'étant assoupi et détourné momentanément de ses chèvres, celles-ci en profitèrent pour aller manger des fruits rouges et inconnus. À son réveil, le jeune pasteur les trouva extrêmement vives et excitées. Intrigué, il porta les fruits du délit au monastère voisin. Les religieux, après examen, en conclurent que le produit avait un effet certain sur le sommeil. Ainsi, ils l'utilisèrent en décoction pour prolonger leurs prières.

La plej fama temas pri la araba ŝafisto Kaldi. Ĉar li momente endormiĝis kaj ne plu atentis pri siaj kaprinoj, tiuj ĉi tion profitis por manĝi ruĝajn kaj nekonatajn fruktojn. Vekiĝante, la juna paŝtisto trovis ilin ekstreme viglaj kaj ekscitataj. Scivolema, li portis la kulp-fruktojn al la najbara monaĥejo. La religiuloj, post ekzameno, konkludis, ke la fruktaĵo havas certan efikon sur la dormon. Tial ili ĝin uzis dekokte por plilongigi siajn preĝojn.

Le café fait son entrée à la cours de Louis XIV

Plus près de nous, en temps et en lieu, c'est à la cours de Louis XIV que le café fait son entrée. Soliman Aga, ambassadeur du sultan de Constantinople, arrive à la cours du roi avec un bien mystérieux breuvage. Le "qawah" de l'ambassadeur n'est un succès que lorsqu'une courtisane semble l'apprécier avec un peu de miel.

La kafo ek-eniras en la kortegon de Ludoviko XIV

Pli proksime al ni, tempe kaj loke, en la kortegon de Ludoviko eniras la kafo. Soliman Aga, ambasadoro de la sultano de Konstantinopolo, alvenas al la reĝa kortego kun tre mistera trinkaĵo. La "qawah" de la ambasadoro ekricevis sukceson, nur kiam ŝajnas, ke korteganino frandas ĝin kun iom da mielo.

La quête du bon grain

Plus de cinquante variétés existent aujourd'hui. Parmi les plus connues, l'Arabica et le Robusta, 90% de la production mondiale. Produit tropical, le café a besoin de deux choses : chaleur et humidité, et l'altitude ajoute une touche supplémentaire à l'arôme. "C'est simple, le café se cultive entre le tropique du Cancer et celui du Capricorne", confie Jean-Paul Logereau, brûleur place des Gobelins, à Paris.

Ce ne sera pas au fond d'un rayon de supermarché que l'amateur satisfera ses papilles et sa quête du bon grain. Les brûleries sont le royaume du café. À peine entré, on y respire l'odeur du café fraîchement torréfié. Les sacs tout juste arrivés du port du Havre pour la plupart, s'exhibent tout au long du lieu dans leur déshabillé de toile. On se croirait presque dans un marché africain ou une échoppe sud-américaine. On est alors vite tenté de plonger sa main dans le bain de fèves. Ici on soigne, on bichonne le café.

Pli ol kvindek specoj nuntempe ekzistas. El la plej konataj, la Arabica kaj la Robusta, 90% el la monda produktado. Tropika produkto, la kafo bezonas du aferojn: varmecon kaj malsekecon, kaj altitudo aldonas ion plian al la aromo. "Simplas, la kafo kultiviĝas inter la tropiko de Kankro kaj tiu de Kaprikorno", konfidas Jean-Paul Logereau, kafrostisto ĉe placo de la Gobelins, en Parizo.

Ne funde de ĉiovendeja fako frandemulo kontentigos siajn papilojn kaj sian serĉon de bona grajno. La kafrostejoj estas la reĝolandoj de la kafo. Apenaux enirinte, oni tie spiras la odoron de kafo freŝe rostita. La sakoj ĵus alvenintaj plejparte de la Havre-haveno, elmontriĝas en la tuta loko en sia intima tolvestaĵo. Oni preskaŭ kredus sin sur afrika foirejo aux en sud-amerika vendejeto. Tial oni rapide emas plonĝigi sian manon en la fab-banon. Tie, oni flegas, oni dorlotas la kafon.

"Café bouillu, café foutu !"

Jean-Paul Logereau est le farouche partisan du filtre à café et renverrait bien toutes les "Mokas" - les cafetières de métal à deux éléments vissables - au diable. "Un bon café se fait avec de l'eau très chaude, mais pas bouillante, souligne le brûleur. Au-delà de 100°, les arômes intérieurs du grain et les huiles qui en font le goût spécifique sont brûlées. Le goût est ainsi perdu et le café perd toutes ses qualités". Autrement dit "café bouillu, café foutu !" si on en croit le dicton populaire. "C'est le filtre qui conserve tout le goût du café, ajoute le maître des lieux. Le filtre or est de loin le meilleur pour avoir un café de qualité. Il coûte peut-être quinze euros, mais il dure toute une vie !"

"Kafo boligita, kafo fuŝita!"

Jean-Paul Logereau estas senindulga defendanto de la kaf-filtrilo kaj rapide forsendus diablen ĉiujn "Moka" - la metal-kafmaŝinojn kun du kun-ŝraŭbeblaj elementoj - . "Bonan kafon oni faras per tre varma akvo, sed ne bolanta, substrekas la kafrostisto. Super 100°, la internaj aromoj de la grajnoj, kiuj faras ties apartan guston estas bruligataj. La gusto tiel perdiĝas kaj la kafo perdas ĉiujn siajn kvalitojn". Alidirite "kafo boligita, kafo fuŝita!" se oni kredas la popolan diraĵon. "La tutan kafo-guston konservas la filtrilo, aldonas la dommastro. La or-filtrilo nekontesteble estas la plej bona por ricevi kvalitan kafon. Ĝi eble kostas dek kvin eŭrojn, sed daŭras tutan vivon!"

Vietnam et Chine, les nouveaux maîtres

Si les traditionnels producteurs de café sont surtout sud-américains et africains, la concurrence est rude en ce début de troisième millénaire, puisque le Vietnam et la Chine se disputent désormais les premières places de la production de Robusta.

Mais le petit jus réchauffe surtout le Grand Nord. Loin des tropiques du Cancer ou du Capricorne, ce sont les Scandinaves qui sont de loin les plus gros consommateurs. Les Finlandais détiennent le haut du tableau avec 12,4 kilogrammes par an et par habitant, loin devant les Suédois, bon deuxième avec 10,1 kilos. Les Français n'en boivent que 5,9 kilos et l'Italie, patrie du Capuccino, est dans le groupe des lanternes rouges avec seulement 4,8 kilos.

Il n'en reste pas moins que le café reste mystérieux tant par son histoire que son usage et ne fait rien qu'à nous énerver !

Erwin Jonas

Vjetnamio kaj Ĉinio, la novaj majstroj

Kvankam la tradiciaj kaf-produktantoj estas ĉefe sud-amerikaj kaj afrikaj, la konkurenco estas forta komence de ĉi tria jarmilo ĉar Vjetnamio kaj Ĉinio nun inter si disputas la unuajn lokojn pri produktado de Robusta.

Sed la kafo varmigas ĉefe la Nordon. Malproksime de la Kankro- aŭ Kaprikorno-tropikoj, la plej grandaj konsumantoj estas nekontesteble la Skandinavoj. La Finlandanoj lokiĝas supre de la tabelo kun 12,4 kilogramoj jare kaj por loĝanto, malproksime antaŭ la Svedoj, tamen bone due lokitaj kun 10,1 kilogramoj. La Francoj trinkas nur 5,9 kilogramojn kaj Italio, patrolando de la Cappuccino, estas en la vostogrupo kun nur 4,8 kilogramoj.

Tamen el ĉio tio ne eblas nei, ke kafo restas mistera tiom pro sia historio, kiom pro sia uzado kaj nin nur nervozigas!

Erwin Jonas
Tradukis Laurent Vignaud

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